MISE A L'HERBE DES CHEVAUX : comment gérer la transition

MISE A L’HERBE DES CHEVAUX :
Comment gérer la transition écurie-pâture ?

Savoir son cheval épanoui au pré est une réelle source de plaisir pour tout propriétaire.

Si certains chevaux vivent dehors à l’année, d’autres passent l’hiver à l’écurie et retournent en pâture au printemps.
Ce déménagement n’est pas qu’un simple changement de lieu de vie et implique quelques précautions afin que le cheval puisse profiter pleinement des bienfaits de son nouvel habitat.

BIENFAITS DE LA VIE AU PRE : le concept des 3F

Les chevaux ont été placés en écurie par choix humain, et non pour répondre à leurs besoins fondamentaux.
Ils sont  dès lors totalement dépendants de l’intervention humaine autant pour bouger que pour s’alimenter. De plus, ils sont isolés de leurs congénères et n’ont plus de liens sociaux.
Si l’herbergement en écurie concerne de nombreux chevaux à l’année, d’autres n’y vivent qu’en hiver et sortent au pré au printemps.
Liberté de mouvements, alimentation en continu et vie sociale (les 3 F : Freedom, Food, Friends) sont les promesses de la vie au pré qui permettent à chaque cheval de se rapprocher des conditions de vie de ses ancêtres.

ACCES AU PRE : les impératifs d’une phase de transition

Plutôt que de chambouler la vie des chevaux d’un seul coup et les passer de l’écurie au pré, il est primordial de procéder par étapes.
L’aspect social de la vie en groupe est un point important à ne surtout pas négliger, il diffère selon les chevaux, les installations, les habitudes de chaque écurie … et doit être pris en compte dans un programme d’insertion du point de vue comportemental.

Par contre, la prise en considération du changement alimentaire, est un point commun à tous les chevaux, même si certains le vivent mieux que d’autres.

Il s’agit pour le cheval de passer d’une alimentation sèche à l’herbe.
Ceci implique une modification de ses habitudes alimentaires, mais surtout de sa flore intestinale.

La belle herbe verte, tant convoitée, peut se révéler dangereuse dans certaines circonstances pour les chevaux.
En effet, lorsque le temps est ensoleillé, l’herbe produit notamment un sucre, le fructane qui constitue une réserve dans laquelle elle puise pour sa croissance.
La croissance de la plante s’effectue la nuit lorsque les températures sont supérieures à 5°C. Donc lorsqu’il fait trop froid la nuit, elle bloque sa croissance et présente une forte teneur en fructane.
Les plantes peuvent également présenter un taux élevé de fructanes dans les prairies surpaturées ou sur des sols pauvres en nutriments.
Or, ingéré en trop grande quantité, les fructanes déstabilisent la flore intestinale du cheval jusqu’à entraîner des troubles digestifs, voire métaboliques tels : crottins mous, diarrhée, coliques, fourbure.

Temps froid + soleil = combinaison gagnante pour la synthèse de fructane par les plantes.
C’est pourquoi printemps et automne sont des périodes à risque élevé.

Préparer son cheval revient à le mettre progressivement à l’herbe sur une période d’au moins 15 jours et par paliers successifs, avant de le mettre au pré 24h/24.
Durant cette période, il faut continuer à donner du foin et surveiller les crottins.

Il est également possible d’aider le microbiote intestinal du cheval par l’administration de pré et probiotiques ou de micro-organismes efficaces (EM) ( DIAMOND V, PROFERM).

Quoi qu’il en soit, il faut adapter la date de la mise à l’herbe en fonction des conditions météorologiques en cours (et non se fixer une date de façon arbitraire), de la nature des chevaux (les poneys et certaines races de chevaux sont plus sensibles que les chevaux de sang) et bien sûr de l’état des pâtures (hauteur d’herbe : 20 cm).

Pour les chevaux à risque (Cushing, SME …), le port d’un panier de pâturage (sous surveillance) permet de limiter la quantité d’herbe ingérée sans trop frustrer le cheval

VIE AU PRE : la liberté sous contrôle

Le pré accueillant les chevaux doit être correctement clôturé sur plusieurs hauteurs de rubans ou fils électriques en évitant totalement le barbelé.
Il doit comporter un abri, suffisamment d’espace (1 ha par cheval) et un point d’eau propre facilement accessible.
Un ratelier à foin doit être mis à disposition ainsi que des pierres de sel.
Le confort des chevaux nécessite également le port de masques anti-mouches, avec protection UV si possible.

Une visite journalière est nécessaire afin de contrôler l’intégrité et le bon fonctionnement des clôtures, l’approvisionnement en eau et en fourrage.
Cette visite permet également de contrôler l’état des chevaux (blessures, présence de tiques, recherche des masques perdus, fourbure …) et de procéder à leur pansage et aux soins si besoin.

MISE A L’HERBE REUSSIE : la belle vie 

Même si l’herbe constitue l’alimentation de base des chevaux, il est bien évident que la transition entre l’alimentation sèche d’écurie (foin, granulés) et l’herbe fraîche peut être difficile pour certains chevaux.
Bien respecter un protocole d’adaptation propre à chaque cheval est indispensable.
Ne pas hésiter à aider le système digestif du cheval à s’adapter par l’emploi de pré et pro biotiques ou micro-organismes efficaces (EM).

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